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Petite Obscurité pour fl​û​te, clarinette, guitare, alto, violoncelle

from J​é​r​ô​me Combier - Pays de vent by Jérôme Combier

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about

Petite obscurité
pour flûte, clarinette, guitare, piano, alto, violoncelle
Jérôme Combier Petite obscurité 2000 00’00
Composition en automne 2000. Ecrite pour l’ensemble Cairn et dédiée à Mié Ogura, Mathieu Fèvre et Christelle Séry. Création le 5 novembre 2000 à la Maison Heinrich Heine Paris par l’ensemble Cairn sous la direction de Jean Deroyer. Enregistrement à l’Espace de projection de l’IRCAM le 4 décembre 2003 par l’ensemble Cairn, direction : Guillaume Bourgogne. Ingénieur du son Sébastien Naves/IRCAM. Direction artistique Jérôme Combier.

Petite obscurité est composée à partir de l’Offrande Musicale de Jean-Sébastien. Bach. Tâche délicate, un peu audacieuse (quoique souvent perpétrée), peut-être impossible, mais qui dit avant tout mon profond attachement à cette musique. Le modèle n’apparaît toutefois jamais ostensiblement, mais toujours de manière voilée, cryptée, déformée, comme une charpente invisible. C’est peut-être avant tout le caractère contrapuntique de la musique qui révèle la filiation et que j’ai souhaité mettre en lumière. Mais les lignes mélodiques qui constituent ces contrepoints sont déformées par des quarts de ton et si intimement unies (canon à la seconde mineure, contrepoint dans le registre aigu, canon dit “écrevisse”) qu’elles finissent par créer entre elles des irisations, des reflets, et par basculer dans le registre du timbre. Elles jalonnent la partition comme autant de salles – obombrées, a giorno – où le temps se fige, mais pour un instant seulement car la musique, loin d’y séjourner reprend son cours. Dans Petite obscurité, il fut question pour moi de ne rompre jamais la fluidité que j’ai souhaité lui donner. Le titre est emprunté aux écrits apocryphes d’Esther Hallam Meynell La Petite chronique d’Anna Magdalena Bach : « Deux chandelles entre nous (je faisais toujours bien attention de les moucher, afin que la fleur de lumière ne soit pas gâtée par une petite épine d’obscurité), nous travaillions en silence. »
Jérôme Combier

Texte par Eric Denut
Petite obscurité
Il est significatif que Petite obscurité commence par un son de violoncelle en croissance dynamique, amorce d’une “mélodie” prise en relais par la clarinette avant d’être pulvérisée par des clapotis de flûte irisés par les cordes en harmoniques. Geste initial inverse à celui de Pays de vent : là une entrée “en plein milieu”, à la fin d’un mouvement de rebond, comme si les choses avaient commencé avant que nous ne les percevions ; ici une naissance, le passage progressif du silence – matrice de la musique – au son, phénomène qu’il nous est donné d’apprécier “en direct”. Mise en vibration par les batteries de l’alto et de la clarinette, auxquels feront écho quelques instants plus tard le balancement des notes à la guitare, la matière sonore peine à s’épanouir, comme attachée à un état fondamentalement au repos. C’est à la flûte, dans une mélopée quasi recitativo, que revient la charge d’insuffler vie et croissance à ce qui n’était que velléité. Elle est bientôt épaulée par l’alto, dont les micro-intervalles confèrent à ce duo un halo de musique traditionnelle moyen-orientale. Jusqu’alors presque absent du discours, l’élément “rythme” fait son apparition : les notes répétées dansent un mètre binaire parfois régulier, parfois subtilement asymétrique, avant de progressivement décélérer jusqu’à devenir fantomatiques. De nouveau la flûte, cette fois en duo canonique avec la clarinette, tentera de donner vie à cette musique d’ombre ; elle parviendra tout juste à mobiliser suffisamment de forces pour se hisser à un niveau d’où elle pourra élégamment dégringoler, rattrapée en plein vol par le violoncelle. Ce dernier prend les choses en main, mais plane sur lui l’ombre de la clarinette dans l’aigu… Ce ne seront finalement que des menaces en l’air : un discours volubile aux bois se déchaîne, alliant notes répétées et glissades, ponctuées par des batteries qui nous rappellent ce que fut quelques instants auparavant le sur place de la matière sonore. Une double ascension, entrecoupée de silences, annonce que nous sommes parvenus au point culminant de la forme. Après quelques traits rageurs aux cordes, le discours prépare son repos et privilégie les valeurs longues, à peine effleurées par les incises mélodiques de la guitare.

credits

from J​é​r​ô​me Combier - Pays de vent, released April 5, 2021

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